Représentant : Yann Tremblay (IRD) et Audrey Darnaude (CNRS)
CONTEXTE
Les écosystèmes marins sont spatialement structurés sous l’effet de nombreux processus écologiques (avec des forçages abiotiques et biotiques) intervenant à diverses échelles spatiales et temporelles. Les enjeux sont donc de (i) comprendre et modéliser les dynamiques spatio-temporelles des individus et des populations d’espèces marines en liaison avec la variabilité spatio-temporelle de l’environnement (biotique ou abiotique) et de (ii) caractériser leurs habitats. L’originalité de ce thème est de faire converger des approches individuelles où les phénomènes comportementaux (y compris sociaux) président aux déplacements des individus et des approches populationnelles de grandes échelles où les déterminants physiques dominent.
Couvrant de vastes champs disciplinaires, de l’éthologie à l’écologie, l’intégration des résultats de ce thème
dans des études englobant l’ensemble de l’aire de répartition des espèces et les habitats successifs colonisés pendant leurs cycles de vie permettra de préciser les liens existant entre qualité et disponibilité des habitats marins, patterns de connectivité à l’échelle intra-spécifique (intra- ou inter-populationnelle) et dynamique des populations.
OBJECTIFS
- Caractériser et comprendre les stratégies comportementales, individuelles ou collectives, d’occupation de l’espace en liaison avec l’environnement
- Comprendre et modéliser la dynamique des populations en liaison avec l’environnement
- Quantifier la connectivité entre zones géographiques (flux d’individus, de gènes et de matière)
- Caractérisation multifactorielle des habitats (niches écologiques)
- Fourniture d’indicateurs de santé des populations
OBJETS ET ZONES D’ETUDE PRINCIPAUX
- Zones d’étude : Méditerranée, zones d’upwelling (Humboldt, Benguela), océans hauturiers Indien et Atlantique, lagunes côtières.
- Objets d’étude : poissons (téléostéens et condrichtyens), oiseaux, mollusques, mammifères marins.
APPROCHES
- Données et méthodes : observations in situ, ponctuelles et pérennes, issues de campagnes scientifiques à la mer (chalutage et acoustique) et de campagnes de pêches commerciales ; marqueurs individuels tels que marqueurs génétiques ou isotopiques, traceurs des tissus mous et calcifiés, marques artificielles conventionnelles et électroniques (GPS, enregistreurs de plongée, acoustiques, archives, pop-up), y compris l’instrumentation de vecteurs (mammifères marins, navires de pêche, bouées) pour obtenir des informations sur les habitats ou certaines populations (équipe marine « bio-logging » de MARBEC) ; données satellitaires.
- Analyses et modélisation : modèles statistiques (séries temporelles, géostatistiques, modèles à espace d’états, marches aléatoires, modèles (semi-)Markoviens, classifications, analyses multivariées) ; Modèles numériques lagrangiens ; Modèles mécanistes (équations aux dérivés partielles).